Pressage de fruits avec l’association

Demain le Haut Verdon

Demain le Haut Verdon propose des journées pressage de fruits dans les villages et les écoles du Haut-Verdon . Comme j’ai trouvé leurs projets très intéressants, j’ai de suite pris mon adhésion. Après un entretien avec Marc Serraf, Président de l’association DLHV , j’ai décidé de rédiger un article sur cet événement et sur cette association. Quelles sont les motivations de cette association ? Comment est née l’idée des journées de pressage ? Quelles sont les étapes du pressage de fruits ? Je vous dis tout ou presque dans cet article.

Demain le Haut Verdon : une association loi 1901 citoyenne et participative.

Des envies et des vocations

Depuis 2016, les membres de l’association souhaitent « Mettre en avant le patrimoine et les projets de développement du Haut-Verdon. Valoriser les expériences réussies, les actions participatives et innovantes. ». De plus, Demain le Haut Verdon a pour vocation d’être une force d’action sur le territoire auprès des personnes qui :

  • prennent des initiatives
  • qui ont envie de faire quelque chose de nouveau et de différent
  • qui aiment le territoire ou qui s’y implantent.

Des buts et des actions

L’association tient un rôle participatif auprès des élus sur des sujets qui concernent le territoire, tels que :

  • le développement numérique,
  • le développement du territoire ,
  • le soutien de projets. 

Un des buts de l’association est de créer des liens ou de renforcer ceux qui existent , entre les gens de la vallée et ceux d’ailleurs. Ainsi, Demain le Haut Verdon est  membre fondateur de la SCIC des étoiles du Verdon, qui a repris la Maison Familiale de Rochecline, à Allos. La journée de l’énergie, organisée en 2017 à Allos, est certainement leur action la plus importante à ce jour, celle qui a fait connaître l’association. Pour cette occasion, les membres avaient réussi à réunir, le temps d’une journée, élus de la vallée et du briançonnais, scientifiques, étudiants, résidents et acteurs économiques pour venir parler de sobriété énergétique et production d’ENR dans les vallées alpines. Cette journée était coanimée par Pierre Leroy, référence dans le domaine de la transition écologique. L’association met aujourd’hui en place des actions telles que :

      • le ramassage des déchets laissés dans la nature,
      • la création d’un jardin à papillons à Allos,
      • la restauration des cabanes de l’ONF en montagne,
      • ou encore le pressage de fruits.

    Presser des fruits ? Mais comment est née cette idée ?

    Beaucoup d’arbres produisent des fruits dans le Haut-Verdon. Depuis des décennies, beaucoup de ces fruits ne sont pas utilisés et sont laissés sur les arbres où ils attendent de pourrir lentement. L’idée de les ramasser et de les presser pour en faire du jus est née en dehors de l’association. C’est Céline Michel, une maman d’élève de l’école d’Allos qui a eu l’idée de proposer cette activité aux élèves de l’établissement scolaire. Lorsque l’association a vu le jour en 2016, l’idée du pressage a naturellement été reprise et étendue à d’autres lieux. Cette action se place dans une logique d’échange et de partage.

    « On s’est posé la question de ces terres agricoles et de ces arbres fruitiers qui existaient et qui disparaissent petit à petit. Nous souhaitions sensibiliser les gens, les enfants. Dans la nature et autour de nous, il y a des moyens de se nourrir ou de se faire plaisir ! »
    Marc Serraf

    Président , association DLHV

    Ce n’est pas une volonté économique qui guide Demain le Haut-Verdon, mais un désir de rassembler et de donner du sens.

    Depuis 2019, trois écoles et les adhérents de l’association bénéficient de l’action à Allos, Colmars et Thorame-Haute ainsi que toutes les autres personnes voulant participer lors de manifestations dans les villages de Beauvezer, Villars-Colmars, Allos et Colmars.
    Pendant trois ans, le matériel a été loué. Le bénéfice des vente de jus ( et quelques subventions de Mairies de la Vallée et du Parc National du Mercantour …. NDLR) a pu permettre ensuite à l’association d’acheter son propre matériel :

    • broyeuse
    • presse
    • pasteurisateur
    • bouteilles…(environ 7 000 €)

    L’an dernier, les bénévoles ont travaillé 42 jours, 6 personnes par jour sur 7 lieux de pressage. Ils ont été fortement soutenus et aidés par les parents d’élèves des écoles .

    Depuis l’achat du matériel, les écoles peuvent vendre les jus pressés avec les enfants afin de financer des projets pédagogiques. Côté association, les bénéfices des quelques ventes permettent de financer d’autres actions.
    En 2022, 6 500 kg de fruits (pommes, poires, raisins et coings) ont été ramassés entre Saint-André les Alpes et le Val d’Allos. Ce qui a donné pas moins de 3 700 l d’un doux mélange de <strong>jus de fruits</strong>, plus ou moins sucré en fonction des différentes variétés ramassées !

    Quelles sont les étapes du pressage de fruits ?

    Récolte et rinçage

    La première étape est bien entendu le ramassage, par chacun, de fruits sur des arbres plantés sur des exploitations ou sauvages (talus, jardins, chemins) non exploités.

     

     

    Lors des journées de pressage, les fruits sont d’abord mis quelques minutes dans une cuve de rinçage remplie d’eau pour être nettoyés.

    Broyage et pressage

    Ils sont ensuite déposés dans l’entonnoir du broyeur, le broyat est réceptionné dans un seau.

    Le « broyat » est déposé sur la première clayette en bois de la presse. Sur cette clayette, on dispose un cadre métallique recouvert d’une étamine. Le broyat doit être bien réparti, à la main, pour remplir le cadre au maximum (tasser dans les angles) . Il faut compter un seau pour une clayette.

    L’étape suivante consiste à refermer l’étamine. L’opération se répète plusieurs fois et on empile les éléments sur la presse. Lorsque le nombre d’étages est suffisant, il faut enlever les cadres et placer une dernière clayette en haut de la pile. On actionne ensuite la manivelle pour tasser au maximum. Le pressage peut commencer à l’aide du cric placé sous la presse.

    Pasteurisation et mise en bouteille

    Le jus est récolté dans un seau et le broyat part dans une remorque. Il sera distribué pour être utilisé comme compost. Le jus est alors versé dans le pasteurisateur. Un thermostat permet de vérifier que la température de sortie est bien de 80°. Chaque bouteille est ensuite remplie, fermée et rincée. Elles sont ensuite rangées dans des cagettes en bois. Pour une bonne pasteurisation, elles doivent rester couchées pendant au moins 20 minutes. Il ne reste plus qu’à y coller l’étiquette.

    Le jus peut être conservé pendant trois ans. Mais il est tellement bon qu’il y a peu de chances que ça arrive !

    C’est une très belle initiative, vous ne trouvez pas?

    Si vous souhaitez avoir plus de détails sur les techniques de pressage ou sur l’association Demain le Haut Verdon, n’hésitez pas à les contacter sur leur page Facebook

     

    Vous pouvez aussi les soutenir, en devenant adhérent ou en leur faisant un don en clivant ICI.

    En attendant, je vous propose de les suivre en vous abonnant à leur newsletter. Vous serez ainis informés des prochaines dates de pressage. Vous pourrez alors programmer votre séjour dans le Haut-Verdon pour venir déguster et acheter ces délicieux jus de fruits.

    Merci à Marc Serraf de m’avoir accordé de son temps pour cet entretien et à tous les adhérents et bénévoles de l’association pour cet agréable moment de partage.